jeudi 8 mai 2008

IL FAUT LE VIVRE. THAT'S IT.

Crime. J'ai beau chercher, je ne trouve pas. Ca fait exactement 5 mois que je suis revenue du Nicaragua et je ne trouve toujours pas les mots pour conclure l'aventure et vous parler de mon retour.

Mais dans le fond, au lieu de vous parler du fait que je ne sais pas de quoi vous parler, voici un court résumé des choses dont je suis certaine:

PAR RAPPORT À L'EXPÉRIENCE AU NICARAGUA

1-Il faut vivre ça au moins une fois dans sa vie

Comme vous avez pu le constater dans mes textes tout au long de mon voyage, j'ai vraiment CAPOTÉ durant mon séjour! C'était une expérience prenante, exigeante, déstabilisante, enrichissante. Dé-bi-le. Et je vous incite à le faire. Sérieusement. Ce n'est même pas une option. C'est une expérience malade qui amène une perspective différente. Des choses qui vont rester toute la vie. C'est difficile à expliquer. Il faut le vivre, that's it. Et en plus, ça me fera d'autres amis à qui en parler! Let's go, partez!


PAR RAPPORT AU RETOUR

1- IL Y A MAINTENANT UN DAIRY QUEEN AU BOUT DE MA RUE

Ce qui est drôle, c'est de constater à quel point les choses changent vite dans notre pays. Je ne suis partie que 6 mois et il y a maintenant un énorme quartier résidentiel au bout de ma rue et un Dairy Queen est apparu! Mais le Dairy Queen, ce n'est pas une bonne nouvelle, car il est situé à-travers un quartier résidentiel et près d'une école primaire... BRAVO! Anyway, je crois qu'il n'y aura jamais de bonne place pour un Dairy Queen sur cette terre ; ça nous rappelle juste à quel point nous sommes américanisés, nous les Québécois, en plus de nous inciter à manger de la schnoot!

C'EST TOUT??? Bin non! Mais là je ne peux pas trop écrire car je suis entrain de travailler! Et au Québec, ne pas travailler pendant son travail, c'est moins bien vu qu'au Nicaragua!

Mais voici ce que je voulais surtout vous dire...

Ca serait supposé être la fin de mon blogue, puisque je l'avais créé pour mon expérience au Nicaragua et que me voici revenue. Mais étant donné que j'ai une assez grande trappe, j'ai comme pas envi de fermer mon blogue, de mettre un point final et de vous dire au revoir pour toujours. J'AI ENCORE DES CHOSES À VOUS DIIIIIIIIIIIRE! Oui, car je vous aime et j'aime surtout le fait que vous aimiez me lire et que vous rigoliez en lisant mes textes! Ca me touche!! D'ailleurs, je tiens sincèrement à vous remercier d'avoir répondu à l'appel du blogue et de m'avoir lu fidèlement. Wow! Vos bons commentaires m'ont réellement ému. Je dois vous dire que je suis la première surprise par cette belle réaction. Sans que je ne le prévois, le goût de l'écriture m'est apparu là-bas, loin, naturellement, sans forcer, comme s''il devait arriver... Pourquoi? Je ne sais pas...Mais une chose est sure, jamais je n'aurais pensé avoir autant de plaisir à écrire dans ma vie comme j'en ai eu. Et j'ai encore envi de le faire. Je pense ouvrir un nouveau blogue ou à changer le nom de celui-ci, étant donné qu'il s'appelle Émilie au Nicaragua!

Sinon, pour ceux qui ne le savaient pas, je vais débuter un contrat pour le Sommet de la Francophonie, qui relève du Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international du Canada. C'est le même ministère qui chapeaute l'Agence canadienne de développement international, lequel m'a amené au Nicaragua. Drôle d'adon! Merci le Canada! J'occuperai le poste d'Agente d'accréditation aux médias. J'ai hâte en mautadit! Je sens que ça va être stimulant. Je vous invite à visiter le lien ci-dessous pour plus de détails.

http://www.international.gc.ca/CIW-CDM/franco/index.aspx?lang=fr

Voilou!

Bonne journée à vous et donnez-moi de vos nouvelles!

Émiliiiii

xxxx

mardi 30 octobre 2007

Qu'est-ce que j'fous ici? Position #1 - Un jour les chiens auront une adresse courriel


Ici, des chiens il y en a partout. Ils sont comme des êtres humains et cohabitent avec nous. Même eux ont la vie dure. Ils trainent dans la rue et sont sales, mais ils ne sont pas méchants. Personne ne les flatte ou ne s'en occupe. En fait, ça ne change pas vraiment du sort réservé à certains Nicas. Les chiens mangent dans les vidanges et n'appartiennent à personne. Ils dorment un peu n'importe où, au milieu de la rue, chient n'importe où et s'accouplent n'importe où. Leur maison, c'est partout. Mais, malgré les apparences, ils peuvent être civilisés. Ils le sont parfois même plus que certains êtres humains. Par exemple, sur la route, quand ils apercoivent une grosse masse au loin qui grossit, grossit et grossit, ils savent qu'ils doivent se tasser du chemin et attendre avant de traverser la rue. J'vous dis, c'est très drôle, ils se tassent quand en char arrive! J'imagine qu'à force de cohabiter avec les amis humains et toutes leurs bébelles, ils ont développé des aptitudes pour pouvoir survivre en société.


D'ailleurs, je suspecte que cette intense cohabitation chien-humain n'ait pas qu'une influence sur le comportement des chiens, mais aussi sur celui des humains. Je vous raconte : c'était un dimanche soir, je revenais du spectacle des Black Eye Peas (oui les Black Eye Peas sont venus Managua, j'en reviens pas encore). Alors que j'étais dans le taxi sur le chemin du retour, mon coeur s'arrêta soudainement de battre quand je vis soudainement, juste devant nous, en plein milieu de la rue, un homme étendu par terre de tout son long!! Le taxi freina. Je pensais que l'homme venait d'avoir un accident et qu'il était mort! Vite, faut appeler l'ambulance! Mais non, me dis le chauffeur, t'inquiète, le gars ne se tassera pas, il est juste à niveau d'alcool saoul-inconscient. Ayoye, mais il faut tu être assez saoul pour décider de dessaouler au beau milieu de la rue en pleine nuit! Même les chiens ne font pas ça! On a donc ralentit et passé à côté...


Les Nicaraguayens sont complètement fous. Quelque chose coule dans leur sang, je ne saurais dire quoi, qui les pousse à poser des gestes...incohérents. En fait, plus j'y pense, plus je crois que le rhum Flor de Cana, disponible à tous les coins de rues et valant des peanuts, y est pour quelque chose.


Encore en fin de semaine à San Juan del Sur, nous étions en voiture en route vers une plage pour faire du surf (wouaaa!), quand nous avons croisé un homme couché parterre à côté de son vélo. Aaahh! Le coeur m'a (encore) arrêté de battre. J'ai pensé qu'il avait fait un accident de vélo et qu'il était inconscient.... Le conducteur (séduisant prof de surf) m'a rassuré : t'inquiète, il fait ça tous les dimanches, il se saoul, prend son vélo, et moment donné est juste trop saoul pour continuer à pédaler, donc il tombe et ne se relève plus, inconscient!


Les Nicas sont fous.


Donc voilà, d'après ma profonde étude sur la culture Nicaraguayenne, je crois sans aucun doute que la cohabitation chien-humain ait des effets sur les comportements des deux espèces. En fait, on assisterait à un inversement des comportements et il apparait que le chien sortirait gagnant de cette cohabitation puisque celui-ci emprunterait les meilleurs côtés de l'être humain afin d'évoluer et assurer leur survie. Par contre, le comportement de l'humain serait plutôt décevant puisque celui-ci adopterait les moins bons côtés de l'espèce du chien, c'est-à-dire des comportements primitifs, barbares, comme se coucher en plein milieu de la rue, comportement sans intelligence qui mettent sa vie en danger....Trouver l'erreur.



Donc, qui sont les plus intelligents au juste? Les humains ou les chiens? Les animaux sont peut-être beaucoup plus intelligents qu'on le pense. D'ailleurs, avez-vous déjà vu une fourmi ne rien faire? Mettons dormir, ou jaser? Moi non. Surveillons-les!



Dernière chose, je prédis que bientôt, les chiens auront tous leur adresse courriel! D'ailleurs, ça ferait bien car je pourrais leur envoyer leurs photos.



Wouf!


Émilù

mardi 16 octobre 2007

Qu'est-ce que j'fous ici? Position #2 - Clic il fait clair, vive la lumière!

«La luz se fue»...comme d'habitude. Comme vous l'avez probablement lu dans un de mes anciens textes, Managua souffre de grands problèmes d'électricité. Chaque jour, le scénario est le même. Dépendamment de la semaine, des pannes d'électricité surviennent soit de 14h à 17h ou de 18h à 22h. Au début, je trouvais ça très cute et charmant de souper à la chandelle, mais là je dois avouer que ces moments ont tout perdu en romantisme et qu'après 4 mois, je comprends les familles Nicaraguayennes de vouloir s'acheter une génératrice. Et que dire de l'horaire de jour...Wow! Je trippais au début...parce que je n'avais rien à faire! Mais là, j'ai beaucoup de travail et moins de temps pour bloguer! Donc sur ces mots, je vous laisse!!
Bye!

lundi 15 octobre 2007

Qu'est-ce que j'fous ici? Position #3 : Héroïne à tout prix?

Quand je suis arrivée au Nicaragua le 25 juin dernier, je me suis demandée la question suivante : Pourquoi l'Agence canadienne de développement internationale a-t-elle décidé d'envoyer des coopérants à Managua. En d'autres mots, sont-ils fous?
Oui, c'est clair qu'il y a de gros problèmes ici. Oui, c'est clair qu'ils ont besoin de support urgent dans plusieurs secteurs et qu'il est surement en notre devoir, Canadiens et Canadiennes nés sous une bonne étoile, de soutenir et de porter secours à ce pays en difficultés. Oui, mais jusqu'à quel prix devons nous offrir notre aide? Je me rappellerai toujours, dans mes cours de sauveteur, j'avais bien appris que la première étape avant de procéder à un sauvetage et de penser à sauter à l'eau, est de s'assurer de ne pas mettre sa propre vie en péril!! Logique, non? Par exemple, mettons qu'un fils électrique est tombé dans la piscine et que tous les baigneurs sont électrocutés, le sauveteur doit-il sauter à l'eau pour aller secourir les victimes?? Si ta réponse est oui, je t'invite à réfléchir, disons 4 secondes de plus. J'te dis, ta vie pourrait en bénéficier. Un sauveteur électrocuté, ça ne sauve pas fort fort. Héroïne à tout prix? Non merci. Voila comment était ma pensée au début.
Mais bon ne vous inquiétez pas, la situation est moins pire qu'elle en a l'air. C'est surtout les premiers mois qui sont les plus difficiles. J'étais choquée par tout. Je ne comprenais pas que des gens puissent réussir à vivre dans un tel chao. Je me rappelle même, lors de la visite de Marie-Claire et Catherine de Plan Nagua, en début juillet soit 2 semaines après mon arrivée, je leur avais déclaré que je n'étais pas très en accord avec cette idée d'envoyer des Canadiennes dans de telles conditions!!! Je voulais bien aider, mais je trouvais que le prix à payer n'en valait pas le coup. J'étais en choc culturel, déstabilisée. Maintenant, j'ai ajusté ma façon de vivre avec ce nouvel élément qu'est la sécurité, puisqu'il est plus préoccupant qu'au Canada. Il y a moyen de survivre et même de vivre sans trop de soucis. Un des problèmes est au niveau de la circulation. Il y a beaucoup d'accidents de la route. J'avais d'ailleurs écrit un texte là-dessus en juillet. Ici, la circulation routière est plutôt désorganisée. Il y a quelques feux de circulation, mais les gens ne les respectent pas toujours. À Managua, le klaxon fait la loi. Tout le monde klaxonne tout le temps, une vraie guerre de bruit! La règle est bien simple : celui qui klaxonne le plus et ainsi réussi le mieux à signaler sa présence peut passer. Donc, lorsque tu arrives à une intersection, si ton coup de klaxon est bien fort, insistant et domine celui des autres, les autres voitures ralentiront et tu passeras. Une vraie science....pas très exacte. Disons que ce mode de fonctionnement engendre parfois des malentendus et des accrochages!
Aussi, si j'écoutais toutes les recommandations de tout le monde ici, je ne sortirais pas très loin de chez moi. En fait, je crois qu'il faut en prendre et en laisser. On me dit qu'il est dangereux de marcher seule dans la rue, à toutes heures du jour, qu'il soit 7h du matin ou 15h dans l'après-midi. Ok, donc je vais prendre un taxi. Hein? Un taxi? Seule? Jamais tu ne devrais prendre un taxi seule. Et même avec une amie, deux femmes étrangères dans un taxi, ça peut être dangereux. Ok, donc je vais prendre le bus. J'ai vite arrêté, après la fois où j'en suis ressortie le bras écorché, traumatisée, incapable de sortir tellement le bus était bondé! Pas besoin de poteau, les gens entre qui tu es coincé suffisent parfaitement à la tâche! Haha!
En fait, il suffit de connaître la ville et d'y vivre un moment pour s'y sentir bien. Et j'ai mon chauffeur de confiance, Chester, à qui je n'ai qu'à lancer un coup de fil pour qu'il vienne me chercher. Donc, j'ai développé des trucs pour ne pas attirer le trouble. Aussi, je ne porte pas de bijoux en or ou de valeur dans la rue, je ne me promène avec mon portable, je ne sors pas mon appareil photo ni mon argent en pleine rue. La clé, c'est de ne pas trop exposer sa richesse.
Voilà, la sécurité occupe la position #4 puisque parfois, oui, cet élément me pèse un peu. Mais, comme tout le reste, c'est un élément que j'ai adopté. Et je crois qu'en connaissant les limites de ce qu'on peut faire et ne pas faire, il est possible d'être en sécurité. Tout est une question de jugement.
Saviez-vous que le Nicaragua est considéré comme le pays le plus sécuritaire de l'Amérique Centrale!! Donc, ya pas à s'en faire!
Voilou!

mercredi 26 septembre 2007

Qu'est-ce que j'fous ici?? Position #4 - Opération Lavage

Sérieux, que je n'entende plus personne me dire : «Je n'ai pas l'temps, faut je fasse mon lavage.»

Je vous confirme que quand quelqu'un vous dit ça au Québec, c'est parce qu'il ne veut tout simplement pas vous voir. Au Québec, personne ne fait son lavage, ce n'est pas vrai. C'est impossible. J'appelerais plutôt ça du «garochage de linge dans une machine qui fait tout le travail pour soi.» De toute façon le mot le dit : laveuse!

Au Nicaragua, la laveuse, c'est toi-même. On fait tout notre lavage À LA MAIN. Tout, tout, tout. Les bobettes, les bas, les jeans, les draps, etc. Chaque 2 semaines, c'est le même scénario. Après m'être choqué contre moi-même pour ne pas (encore) m'être rendu compte à temps que je n'avais plus rien à me mettre sur le dos, je me rends au fond de la maison où est installé l'espace de lavage. Ya rien de plus simple comme installation. Des gros bassins d'eau et une plaque sur laquelle je frotte mes vêtements. Même pas besoin d'électricité: juste des mains, de l'énergie humaine, du courage, un I-Pod avec les tounes de Los Torros Band, une après-midi de libre et c'est parti mon kiki!

Le processus se divise en trois étapes. Il faut absolument que je fasse un film avec ca. J'vous dis, si quelqu'un se cherche un nouveau sport pour maigrir, je lui conseille fortement de venir faire son lavage au Nicaragua. Tu sues tellement qu'à la fin, le linge avec lequel tu faisais ton lavage... est sale. Ce qui veut dire qu'au Nicaragua, il est impossible que tout tout tout ton linge soit propre em même temps (à moins de faire son lavage......NU!!!) Wouaaaaaaaaaaaaaaa!!!!!

Donc oui, qu'est-ce que j'fous ici? À laver mes bas à la main, un par un, quand j'ai une belle laveuse au Québec? En-tout-cas, si tu cherchais à te compliquer la vie Émilie, c'est réussit.
Ah ouin? Bin j'en suis pas si sure...À bien y penser, faire son lavage à la main, ya rien de compliqué là-dedans, c'est la simplicité même! Qu'est-ce qu'il y a de plus compliqué, d'après-vous, entre une main et une laveuse? Qu'est-ce qui risque de briser le plus rapidement et de coûter le plus de sous? Qu'est-ce qui demande le plus d'électricité? Bin c'est la laveuse bien entendu! Dans le fond, autant au début la tâche me paraissait inhumaine et me décourageait que maintenant, je prends plaisir à la faire (oui je sais j'ai changé...!). J'ai découvert le bonheur de prendre LE TEMPS de faire les choses. Ayoye Émilie t'es rendue zen en maudit...

Tranquilla, pas de stress, je fais mon lavage! J'pense que là je peux appeler ça de même maintenant!

Et aussi, ça m'a fait prendre conscience de la quantité de linge que j'ai! Lorsque j'ai une tentation pour acheter un nouveau morceau de linge (ah ouin? tu magasine toi?), je pense aussi qu'il ne sera pas que de le porter, mais aussi de le laver! Mon portefeuille sourie à la vie!

C'est donc un «Qu'est-ce que j'fous ici» qui évolue en «Ouin....c'est qui les fous au juste!». C'est peut-être nous, les Québécois. Fous de la vitesse, de la peur de perdre son temps, fous de l'efficacité, de la rapidité. Vite, vite, encore plus vite! C'est bin long làààà!

Wooooo!! On relaxe, on prend une bouffée d'air et on respire...la bonne odeur de savon! J'vous le dis, le linge sent encore meilleur quand on en y a mis autant de soin!

Demain, la position #3......Bonne soirée!

Émilie ouiii!

xxx

mardi 25 septembre 2007

Voici EN PRIMEUR le nouveau Top «Qu'est-ce que j’fous ici ??»

Surprise, me revoilà! Pis ?? Como esta todo ? Oui je sais, je me fais très discrète ces temps-ci. Je boude. Ya des moments comme ca. Sans raison. C’est la vie.

Mais là, je le sens, c’est le temps de me remettre sur le droit chemin, avant que la cloche sonne pour m’annoncer que je dois revenir…..aaaaaaaaahhhh!!!

Alors je reviens en force… et n’ai qu’une seule envie…

Maintenant que je vous ai dévoilé quelques parties…de mes bagages (wowow !) et que vous savez à quel niveau ma machine à épiler se situe dans mon échelle de bonheur, je crois qu’il est temps de renouer avec ces beaux moments de partage. Let’s go on se dit les vraies affaires ! Voici le tout nouveau TOP «Qu'est-ce que j’fous ici??»

Incroyable, je sais, vous aller capoter, vous ne pourrez plus dormir, suspendus aux lettres qui forment les mots qui forment les phrases de mon blogue! Grâce à moi, vous passerez encore une autre semaine formidable. Je sais, je suis d’une bonté…naturelle...

Non sérieux, vous pourrez au contraire vraiment bien dormir, car en lisant mes lignes, vous vous sentirez soudainement très bien peu importe l’endroit où vous êtes au Québec. Le Nicaragua est le deuxième pays le plus pauvre en Amérique Latine, après l'Haïti. Cette situation économique très difficile est particulièrement visible dans la capitale de Managua (ma ville!), où 30 000 enfants et adolescents vivent dans la rue. Dans ce pays, 50% de la population a moins de 18 ans. Pas besoin de vous dire que la vie n’est pas facile ici. Attention! Je vous mets en garde, je ne suis pas responsable des effets secondaires que pourrait provoquer la lecture de ces chroniques. En effet, vous daterez avec votre laveuse, ne regarderez plus avant de traverser la rue, vous promènerez seulement les pieds nus, chercherez les bouchons de circulation, recommencerez à prendre la bus et flatterez tous les chiens de la ville. Je vous aurai prévenu !

Donc, à défaut de vous faire retrouver le bonheur éternel, ce top pourra-t-il vous faire prendre conscience qu’au Québec, on est bin! Nous l'oublions souvent, mais nous somme nés sous une bonne étoile et avons de la chance de vivre dans un pays comme le Canada. J’ai confiance qu’à la fin de la semaine, vous comprendrez pourquoi.

Demain, la position #4 du Top. Quel élément me fatigue assez pour me questionner : QU'EST-CE QUE J'FOUS ICI???????

mercredi 19 septembre 2007

Suis-je la seule à le voir?

Quand je me réveille en forme le matin, j'use mes jambes pour me rendre au travail. Pas qu'il y a des grosses côtes à monter ou des volcans à escalader. C'est plutôt la forme psychologique dont je parle, car le spectacle que m'offrent les rue de Managua est souvent désolant. Ce matin c''était la pire fois. Rendue à la mi-chemin de mon parcours, j'ai croisé un homme qui était assis par terre. De loin, je voyais que sa jambe était allongée et que son pied était très enflé. Ca avait l'air douloureux. J'étais curieuse de savoir ce qu'il avait et ce qu'il faisait assis là parterre sur le trottoir... En m'approchant, j'ai constaté que sa jambe était dans un état pitoyable; il avait une énorme plaie sur le côté du tibia, comme une grosse morsure à la chair. Il était tout sale et n'avais pas l'air de bien allé. Il avait besoin de soins urgents sinon il allait peut-être perdre sa jambe ou je ne sais pas.
Je n'ai rien pu faire. J'ai eu peur. Je n'eu qu'un voeu, être ailleurs. J'ai ressenti un malaise de honte. Honte de ne pas aider cet homme qui était là devant moi et qui souffrait. Honte de marcher devant lui avec mes deux jambes, égoïste. Et tous ces gens qui passaient devant lui comme si de rien n'était, comme s'il n'existait pas. Je me suis demandé pourquoi personne ne le transportait à l'hôpital. Suis-je la seule à le voir? Est-ce que je suis encore entrain de rêver oui ou merde? Faites de quoi! Le Nicaragua est le pays des extrêmes et ça c'est un des deux bouts. Demain je vais prendre un taxi. J'ai eu ma dose pour cette semaine.



Bonne nouvelle : je vais avoir de la visite! Mon papa viendra au Nicaragua du 30 septembre au 6 octobre! Nous fuirons Managua pour se diriger vers la côté Atlantique à Corn Island dans les Caraïbes. Cette ile n'a pas été touchée par l'ouragan.