lundi 15 octobre 2007

Qu'est-ce que j'fous ici? Position #3 : Héroïne à tout prix?

Quand je suis arrivée au Nicaragua le 25 juin dernier, je me suis demandée la question suivante : Pourquoi l'Agence canadienne de développement internationale a-t-elle décidé d'envoyer des coopérants à Managua. En d'autres mots, sont-ils fous?
Oui, c'est clair qu'il y a de gros problèmes ici. Oui, c'est clair qu'ils ont besoin de support urgent dans plusieurs secteurs et qu'il est surement en notre devoir, Canadiens et Canadiennes nés sous une bonne étoile, de soutenir et de porter secours à ce pays en difficultés. Oui, mais jusqu'à quel prix devons nous offrir notre aide? Je me rappellerai toujours, dans mes cours de sauveteur, j'avais bien appris que la première étape avant de procéder à un sauvetage et de penser à sauter à l'eau, est de s'assurer de ne pas mettre sa propre vie en péril!! Logique, non? Par exemple, mettons qu'un fils électrique est tombé dans la piscine et que tous les baigneurs sont électrocutés, le sauveteur doit-il sauter à l'eau pour aller secourir les victimes?? Si ta réponse est oui, je t'invite à réfléchir, disons 4 secondes de plus. J'te dis, ta vie pourrait en bénéficier. Un sauveteur électrocuté, ça ne sauve pas fort fort. Héroïne à tout prix? Non merci. Voila comment était ma pensée au début.
Mais bon ne vous inquiétez pas, la situation est moins pire qu'elle en a l'air. C'est surtout les premiers mois qui sont les plus difficiles. J'étais choquée par tout. Je ne comprenais pas que des gens puissent réussir à vivre dans un tel chao. Je me rappelle même, lors de la visite de Marie-Claire et Catherine de Plan Nagua, en début juillet soit 2 semaines après mon arrivée, je leur avais déclaré que je n'étais pas très en accord avec cette idée d'envoyer des Canadiennes dans de telles conditions!!! Je voulais bien aider, mais je trouvais que le prix à payer n'en valait pas le coup. J'étais en choc culturel, déstabilisée. Maintenant, j'ai ajusté ma façon de vivre avec ce nouvel élément qu'est la sécurité, puisqu'il est plus préoccupant qu'au Canada. Il y a moyen de survivre et même de vivre sans trop de soucis. Un des problèmes est au niveau de la circulation. Il y a beaucoup d'accidents de la route. J'avais d'ailleurs écrit un texte là-dessus en juillet. Ici, la circulation routière est plutôt désorganisée. Il y a quelques feux de circulation, mais les gens ne les respectent pas toujours. À Managua, le klaxon fait la loi. Tout le monde klaxonne tout le temps, une vraie guerre de bruit! La règle est bien simple : celui qui klaxonne le plus et ainsi réussi le mieux à signaler sa présence peut passer. Donc, lorsque tu arrives à une intersection, si ton coup de klaxon est bien fort, insistant et domine celui des autres, les autres voitures ralentiront et tu passeras. Une vraie science....pas très exacte. Disons que ce mode de fonctionnement engendre parfois des malentendus et des accrochages!
Aussi, si j'écoutais toutes les recommandations de tout le monde ici, je ne sortirais pas très loin de chez moi. En fait, je crois qu'il faut en prendre et en laisser. On me dit qu'il est dangereux de marcher seule dans la rue, à toutes heures du jour, qu'il soit 7h du matin ou 15h dans l'après-midi. Ok, donc je vais prendre un taxi. Hein? Un taxi? Seule? Jamais tu ne devrais prendre un taxi seule. Et même avec une amie, deux femmes étrangères dans un taxi, ça peut être dangereux. Ok, donc je vais prendre le bus. J'ai vite arrêté, après la fois où j'en suis ressortie le bras écorché, traumatisée, incapable de sortir tellement le bus était bondé! Pas besoin de poteau, les gens entre qui tu es coincé suffisent parfaitement à la tâche! Haha!
En fait, il suffit de connaître la ville et d'y vivre un moment pour s'y sentir bien. Et j'ai mon chauffeur de confiance, Chester, à qui je n'ai qu'à lancer un coup de fil pour qu'il vienne me chercher. Donc, j'ai développé des trucs pour ne pas attirer le trouble. Aussi, je ne porte pas de bijoux en or ou de valeur dans la rue, je ne me promène avec mon portable, je ne sors pas mon appareil photo ni mon argent en pleine rue. La clé, c'est de ne pas trop exposer sa richesse.
Voilà, la sécurité occupe la position #4 puisque parfois, oui, cet élément me pèse un peu. Mais, comme tout le reste, c'est un élément que j'ai adopté. Et je crois qu'en connaissant les limites de ce qu'on peut faire et ne pas faire, il est possible d'être en sécurité. Tout est une question de jugement.
Saviez-vous que le Nicaragua est considéré comme le pays le plus sécuritaire de l'Amérique Centrale!! Donc, ya pas à s'en faire!
Voilou!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

tres bon
martinm xxcx